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tait rien moins que 30, 000 livres sterling par an.

Les Hollandais, l’imagination enflammée par les récits du riche butin moissonné par les Anglais dans les derniers événements du Bengale, préparèrent à Batavia une expédition pour ce pays. Meer-Jaffier, délivré de la crainte d’une invasion, n’avait plus besoin des Anglais et n’aspirait plus qu’à s’en débarrasser ; il était, suivant toute apparence, d’accord avec les Hollandais. Dans le mois d’août, un vaisseau hollandais chargé de troupes arriva à l’embouchure du Gange ; six autres le suivirent presque immédiatement, portant 700 hommes de troupes européennes et 800 Malais. L’Angleterre et la Hollande étant en pleine paix, toutes les deux l’étaient aussi avec le subahdar du Bengale ; cette expédition, dont le but était évident, n’en menaçait pas moins tout-à-coup la puissance anglaise. D’ailleurs, le fardeau de la responsabilité pesait fort légèrement sur Clive, « il est des occasions, dit-il plus tard à ce sujet, où l’homme public doit agir la corde au cou. » Sans perdre de temps, il sollicita donc et obtint du subahdar un ordre aux Hollandais de sortir de la rivière ; sous prétexte d’exécuter cet ordre, il se mit aussitôt en mesure de commencer les hostilités, chose facile en ce moment ; les troupes commandées par le colonel Fordes étaient récemment de retour de leur expédition dans les Cicars du nord. Pendant ce temps, les sept vaisseaux avaient remonté le Gange jusqu’à quelques milles au-dessous de Calcutta ; les troupes qu’ils portaient, prirent