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torieux, se déclara contre lui en apprenant sa défaite. Ramnarain, dont la fidélité à Meer-Jaffier s’était consolidée par la mauvaise fortune du prétendant, ne put ou ne voulut donner aucun secours à ce dernier. Mahomet-Kollee-Khan, persuadé de se confier à la bonne foi du subahdar d’Oude, avait été fait prisonnier ; abandonné, déserté de jour en jour par ses partisans les plus zélés, le malheureux {corr|shah-zada|Shah-Zada}} ne tarda pas à se trouver sans ressources et sans asile. Il demanda la permission de se réfugier sur le territoire anglais ; Ramnarain, consulté par Clive, fut d’avis de ne pas lui accorder cette faveur. Un personnage de ce rang, disait Ramnarain, ne pouvait être que dangereux et embarrassant. Le prince se vit alors réduit à solliciter de Clive une somme d’argent pour pouvoir effectuer sa retraite ; elle lui fut accordée, et il alla errer çà et là, attendant de nouveaux événements. Le visir écrivait alors à Clive : « Les fidèles services que vous m’avez rendus dans cette occasion m’ont comblé de joie ; continuez d’agir avec le même zèle et la même fidélité, saisissez-vous des rebelles, envoyez-les à la cour, et l’empereur fera bientôt luire sur vous l’éclat de ses faveurs. » D’un autre côté, la reconnaissance de Meer-Jaffier à l’égard de Clive fut égale aux services qu’il en avait reçus ; il donna à ce dernier, sous le titre de jaghire, la rente due par la Compagnie, en sa qualité de zemindar, au nabob du Bengale pour le territoire dont elle jouissait à l’entour de Calcutta ; ce n’é-