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guerres et de troubles. Je prends la liberté de vous informer que j’ai été favorisé d’un sunnud de l’empereur me donnant dans l’armée impériale le grade de munsubdar (commandeur) de 6,000 hommes à pied et de 5,000 chevaux, ce qui me constitue le sujet et l’officier de sa majesté ; et comme je n’ai reçu aucun avis, soit de l’empereur, soit du visir, de votre arrivée ici, je ne saurais accorder aux ordres de Votre Hautesse la déférence que je me serais empressé d’avoir pour eux dans toute autre occasion. Je prends même la liberté d’informer Votre Hautesse que je me suis engagé par les promesses les plus positives à assister dans toute occasion le subahdar de cette province, et ce n’est pas la coutume de la nation anglaise de manquer à ses engagements. » Ramnarain, placé dans une position assez embarrassante, même pour la finesse d’un Indou, s’appliquait à ménager à la fois tout le monde : il faisait donner à Clive l’assurance de tout son dévouement, et envoyait en même temps des émissaires dans le camp du Shah-Zada. Ces derniers, pendant leur séjour auprès du prince, remarquèrent des germes de désunion parmi les confédérés ; ils en présagèrent un mauvais succès pour leur entreprise. En conséquence, Ramnarain se décida à fermer au fils de l’empereur les portes de Patna.

Le prince mit alors le siège devant cette ville ; la plus grande partie des troupes de Meer-Jaffier et un petit corps d’Anglais se dirigèrent aussitôt de ce