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gna Caboul sa propre capitale. La date de cette bataille peut, en outre, être considérée comme la fin de l’empire mogol, dès ce moment démembré, il ne pouvait tarder long-temps à être renversé par l’épée et la politique anglaise.

Nous l’avons déjà dit ; le fils aîné d’Aulumgeer, n’osant pas se confier aux mains du fameux Umad-al-Mulk, dont l’empereur n’était que le prisonnier, s’était retiré dans le Rohilcund auprès de Nujeeb-ad-Dowlah, ennemi du visir et dévoué à la famille impériale. La révolution exécutée alors par les Anglais dans le Bengale, l’impopularité de l’administration de Meer-Jaffier, excitèrent les espérances des chefs voisins : ils se flattaient de trouver une proie facile dans les domaines de Meer-Jaffier. Ce dernier, connaissant ce qui se tramait de ce côté, conçut de grandes inquiétudes de la présence du Shah-Zada parmi eux : il craignait une union intime entre ce prince et le visir d’Oude ; il concevait des doutes sur la fidélité de Rumnarain ; enfin il redoutait de voir le corps français commandé par Law seconder les entreprises du prince fugitif. D’ailleurs, d’autres appréhensions se joignirent à celles-là : Meerum, son fils, hautain, cruel, despotique, aliénait peu à peu tous les esprits ; les troupes refusaient d’entrer en campagne avant d’être payées de leur solde arriérée ; enfin les Seats, ces banquiers riches et puissants, étaient véhémentement soupçonnés d’être en correspondance avec le Shah-Zada Leurs ennemis les accusaient de lui fournir de l’argent.