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térés reprit l’offensive, et exécuta avec 10,000 chevaux une nouvelle charge sur le centre de l’ennemi. Les Mahrattes combattirent vaillamment ; mais la faiblesse de leur constitution leur donnait du désavantage dans les combats corps à corps, et par conséquent dans la mêlée générale qui suivit le premier choc. Mulhar-Rao-Holkar, accusé par quelques uns de trahison, s’il ne fut pas coupable, comme tout porte à le croire, agit du moins avec une grande faiblesse ; il se retira prématurément du champ de bataille, et bientôt tout ne fut plus que désordre et découragement parmi les siens. Les Mahrattes, cessant toute résistance, ne songèrent plus qu’à la fuite ; essayant de regagner leur camp, ils se précipitèrent en foule dans les fossés où ils périrent par milliers. Les hommes hors d’état de combattre, les femmes et les enfants étaient entassés dans le village de Panniput, qui fut cerné pendant la nuit ; au point du jour, les Afghans se partageront comme esclaves les femmes et les enfants ; les hommes furent décapités, et leurs têtes entassées en pyramides sur le front du camp. On calcula que 200,000 hommes de l’armée du Bhow périrent dans cette bataille, une des plus sanglantes qui aient jamais été livrées. La puissance mahratte en reçut un coup dont elle ne se releva pas de long-temps. D’ailleurs Ahmed-Shah négligea de tirer parti de la victoire ; il séjourna quelque temps à Delhi, reconnut comme empereur Alee-Gohur, sous le titre de Shah-Alaum II, puis rega-