Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/294

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec le même calme, donna l’ordre d’avancer. Au centre de la ligne d’Ahmed-Shah se trouvaient le grand-visir et les Afghans ; à sa droite et à sa gauche les Rohillas et les chefs ses alliés. L’artillerie devançait de quelques pas la ligne de bataille. Le Bhow, au centre des Mahrattes, et avec lui le grand étendard de la nation, se trouvaient en face du visir. Ahmed-Shah, à la tête d’un corps peu nombreux, mais d’élite, se tenait un peu en arrière de son corps d’armée principal. La bataille commença par une canonnade générale. Bientôt les deux armées ont laissé en arrière leur artillerie, les Mahrattes font retentir leur cri de guerre : puis chargeant délibérément le centre de l’armée ennemie, qu’ils enfoncent. Une mêlée sanglante s’ensuivit. La poussière et la confusion devinrent telles, que les combattants, dont les sabres s’entrechoquaient, ne se distinguaient les uns des autres qu’à leurs cris ennemis : Allah et Deen ! d’un côté, de l’autre le continuel Hurr Hurree ! des Mahrattes. Le grand-visir, bien que démonté, entouré de ses plus braves cavaliers, soutint vigoureusement le choc. Voyant ses soldats s’enfuir, il leur criait : « Où allez-vous donc, camarades ? Notre patrie est trop loin pour que vous l’atteigniez. » L’aile droite des Afghans fut brisée aussi bien que leur centre ; à midi, l’aile gauche demeurait seule intacte.

Ahmed-Shah, dans cet instant critique, montra la décision d’un grand capitaine : il envoya des renforts à l’aile droite ; celle-ci sur ses ordres réi-