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lards, rassemblés sur le rivage, attendaient avec anxiété l’arrivée des embarcations : dès qu’elles touchèrent au rivage, ce fut à qui se précipiterait pour y chercher un asile. Un petit nombre de soldats chargés de maintenir l’ordre parmi cette multitude, ne pouvant y réussir, suivirent son exemple ; et bientôt les embarcations furent remplies au-delà de ce qu’elles pouvaient contenir. La plupart ne pouvaient plus manœuvrer, quelques unes coulèrent bas. Pendant ce temps, l’ennemi qui s’était emparé de plusieurs maisons situées sur le rivage, faisait un feu meurtrier sur cette multitude confuse ; à l’aide de flèches enflammées, il cherchait en outre à mettre le feu aux vaisseaux. Les marins, craignant qu’ils ne réussissent, s’éloignèrent du fort, descendirent la rivière jusqu’à 3 milles plus bas, à Govindpore. Pas un seul des soldats du détachement chargé de protéger l’embarquement ne revint. Le gouverneur n’avait aucune expérience de la guerre, cependant il s’était comporté jusque là avec beaucoup de bravoure ; mais s’emparant de deux chaloupes, les seules qui restassent encore à peu de distance du rivage, et sur lesquelles se trouvaient plusieurs de ses amis, il s’embarqua. La crainte de la mort, dont Suraja-Dowlah l’avait plusieurs fois menacé, à cause de la résistance du fort, l’emporta en lui sur le sentiment de l’honneur et du devoir ; triste exemple bientôt suivi par le commandant du fort et plusieurs officiers. La colère, l’étonnement, l’indignation de ceux qui, à cette vue,