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tait réfugié, le chassèrent de la plaine et le contraignirent de chercher un asile dans les montagnes. Suja-Dowlah, nabob d’Oude, comprenant le danger dont il était lui-même menacé par ceux-ci, se hâta de marcher au secours de Nujeeb-ad-Dowlah : il attaqua l’armée mahratte, la défit complètement, lui tua beaucoup de monde et l’obligea à repasser en désordre la rivière. Le visir, aussitôt qu’il apprit l’alliance récemment formée entre Suja-Dowlah et les Rohillas, se hâta de marcher au secours des Mahrattes. Alumgeer, en correspondance avec les ennemis de Umad-al-Mulk, leur révélait secrètement ce qu’il pouvait apprendre des projets, des plans de ce dernier qui finit par en être instruit et se vengea. Par ses ordres, un Cachemirien s’introduisit dans l’appartement de l’empereur, le poignarda et le jeta par la fenêtre ; le corps, dépouillé par le peuple, demeura exposé dix-huit heures sur la rive de la Jumma. Le visir retira de prison un jeune prince, petit-fils du dernier des fils d’Aureng-Zeb, et le plaça sur le trône ; cela fait, il se hâta de marcher à la rencontre de Nujeeb-ad-Dowlah et du nabob d’Oude ; mais la paix était conclue avant qu’il eût paru sur le champ de bataille, et les Mahrattes en pleine marche pour s’opposer à Ahmed-Abdallah. À cette nouvelle, le visir se hâta de se réfugier dans une de ses forteresses. À l’époque de sa dernière retraite, Ahmed-Shah avait laissé un de ses fils, encore fort jeune, comme gouverneur des provinces