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prière, il se bornait à mettre sa modération à un haut prix. À son approche, Alumgeer fit ouvrir les portes de la capitale, se porta au-devant de lui, affectant de le recevoir comme un hôte dont il avait lui-même sollicité la visite. Pendant plusieurs semaines Delhi devint la proie d’une soldatesque effrénée ; après en avoir épuisé les richesses, Ahmed-Shah fut mettre le siège devant Agra ; mais la peste se mit alors dans son camp, ce qui le décida à regagner ses foyers. En apprenant la marche rétrograde de l’Afghan, le visir, qui jusque là s’était tenu éloigné de Delhi, fit ses préparatifs pour y retourner ; il avait engagé à son service le chef Rohilla de Furenekabad et un corps d’armée mahratte. Apprenant leur arrivée, l’empereur fit fermer les portes de Delhi ; mais après un siège de quarante-cinq jours il fut obligé de les ouvrir de nouveau. À son départ, Ahmed-Shah, sur la recommandation de l’empereur, avait élevé à la dignité d’ameer-al-omrah un chef de Rohillas nommé Nujeeb-ad-Dowlah ; celui-ci trouva le moyen de s’échapper et de se réfugier dans le Rochilcund. Alee-Gohur, le fils aîné de l’empereur, un moment prisonnier du visir triomphant, trouva le moyen de s’échapper et le rejoignit peu après.

À l’instigation du visir, deux chefs de Mahrattes, Jungkojee et Duttah-Soindiah, sortirent du Deccan, ne méditant rien moins que la conquête de l’Indostan. Ils traversèrent la Jumna, attaquèrent Nujeb-ad-Dowlah dans le district où ce dernier s’é-