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nouveau sur la scène. Ali-Mahomet, à l’époque de l’expédition des Afghans, trouva le moyen de retourner dans le Rohilcund : il en chassa le gouverneur nommé par l’empereur, et en reprit de nouveau possession. D’ailleurs le temps lui manqua pour jouir de ce succès ; il mourut presque immédiatement d’un cancer au dos. Le visir crut pouvoir profiter de cette circonstance pour la ruine des Rohillas, dont le voisinage et l’esprit entreprenant lui causaient de perpétuelles inquiétudes : il leur suscita des ennemis, les attaqua lui-même, mais fut complètement défait dans une bataille rangée. Espérant profiter de ces divisions, les Afghans se portèrent, en deux corps d’armée, sur Allahabad et Luknow qu’ils investirent. Le visir alarmé dans la possession de ses propres États, eut recours alors à l’expédient fort dangereux d’appeler les Mahrattes à son secours ; ceux-ci accourus à cette invitation, grâce à leur rapidité ordinaire, surprirent les Afghans en divers lieux à la fois ; ils les défirent en plusieurs rencontres, et les contraignirent à chercher un refuge dans les montagnes voisines. Mais alors, loin de montrer quelque envie de se retirer, ils s’établirent dans le pays qu’ils venaient de délivrer ; le visir se vit dans l’obligation de leur en céder une partie, puis, pour faire tête à ses nouveaux amis devenus tout-à-coup les maîtres chez lui, de rappeler les Afghans. L’année précédente (1749), Ahmed-Abdallah s’était emparé des provinces de Multan et de Lahore,