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augmenta de beaucoup ses ressources. Il se fit bientôt proclamer chef, roi, shah des Afghans, et s’empara promptement du Candahar, du Caboul et de Lahore. Alors il éleva plus haut son ambition, et pensa à la conquête de la capitale de l’Indostan, vers laquelle il se mit en marche. Le fils aîné de l’empereur et le visir se portèrent à sa rencontre sur les bords de la Suttledje ; il eut l’art de leur dérober sa marche, et continua d’avancer sur Delhi. L’armée impériale le suivit ; des escarmouches fréquentes eurent lieu entre les deux armées : le visir fut tué d’un boulet de canon ; toutefois dans cette occasion, les chefs, par leur courage et leur fermeté, réussirent à empêcher l’armée de se dissoudre. Ahmed-Abdallah n’osant pas en venir à un engagement définitif, rétrograda sur Caboul ; heureux événement, qui laissa mourir en paix l’empereur, dans la trentième année de son règne, affaibli, épuisé depuis long-temps par l’usage de l’opium. Il eut pour successeur son fils aîné Ahmed-Shah.

Nizam-al-Mulk, appelé au visirat par le nouvel empereur, s’excusa sur son âge, et mourut effectivement un mois après le commencement du nouveau règne : il était âgé de cent quatre ans. Amené par sa bonne fortune au milieu de l’armée où expira son père, Nazir-Jung, son second fils, le remplaça. Le vice-roi d’Oude, Suffder-Jung, sur le refus de Nizam-al-Mulk, fut appelé au visirat. Les Rohillas et les Afghans ne tardèrent pas alors à paraître de