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de l’Indostan. Ali-Mahomet, d’une extraction indoue et d’une caste inférieure, fut adopté par un Afghan de la tribu des Rohillas, dont le rang n’était guère supérieur au sien. Il entra dans l’armée comme simple soldat, et parvint bientôt au commandement d’un petit corps de cavalerie. Le visir, gouverneur de Moorshadabad, l’ayant remarqué en raison de son intelligence, lui donna le commandement de quelque petit territoire. L’invasion de Nadir-Shah, la faiblesse de l’empereur, fournissaient à un homme tel qu’Ali-Mahomet de faciles occasions d’agrandissement ; sous prétexte de les affermer, il ajoutait sans cesse de nouveaux territoires aux siens, et augmentait dans la même proportion le nombre des Afghans à sa solde. Dès qu’il se sentit quelque puissance, il fut en retard pour le paiement de ses contributions ; le visir envoya un corps d’armée pour le réduire à l’obéissance, mais le rebelle fut vainqueur. Effrayé de ce succès, le visir crut plus avantageux de traiter avec lui que de combattre ; il le confirma dans le même gouvernement ; et Ali-Mahomet, devenu plus audacieux, ne cessa d’en reculer de jour en jour les limites. Bientôt Moorshadabad, Bareilly, Ounlah, Sambol, Bangur, Budaon, Amroah, reconnurent son autorité, et tout ce pays fut alors connu sous le nom du Rohilcund, du nom de la tribu des Rohillas dont Ali-Mahomet était le chef, et à laquelle appartenaient le plus grand nombre de ses partisans. Ces progrès ne tardèrent pas à alarmer le vice-roi d’Oude ; et, sur les re-