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même pied que celle de Pondichéry : les soldats gardés prisonniers, les officiers envoyés en Europe sur leur parole de ne plus porter les armes dans le cours de la guerre actuelle contre les Anglais. Sur la côte du Malabar, les Anglais, après la prise de Mahé, s’étaient occupés de la réduction des petits forts qui en dépendaient ; ils y réussirent en peu de semaines. Ces nouvelles déterminèrent le commandant de Gingee, à adresser des propositions au capitaine Smith qui continuait à le tenir bloqué. Il demandait les honneurs de la guerre pour la garnison, la liberté pour les officiers de se rendre où bon leur semblerait avec armes et bagages, l’envoi des simples soldats en Europe pour y être échangés à la première occasion. Cet endroit était le plus malsain du Carnatique ; les Français y avaient perdu environ 1,200 hommes dans l’espace de dix ans ; aussi le capitaine Smith accepta-t-il ces conditions sans différer, et avant la nuit les Français évacuèrent la place. Ce fut la fin des hostilités entre la France et l’Angleterre ; le Coromandel subissait le même sort que le Bengale. La France n’avait plus, en effet, ni souveraineté, ni grands établissements au Bengale ; toutes ses possessions s’y réduisaient aux factoreries de Surate et de Calicut, n’ayant qu’une importance commerciale. À compter du siège de Madras en 1746, la guerre avait duré quinze années presque sans interruption avec des chances diverses. Commencée par la prise de Madras, elle se terminait par celle de Pondichéry ; le