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pour examiner cette prétention. Ce conseil était composé de deux amiraux, de quatre capitaines de vaisseau, du colonel Coote et de trois majors des troupes du roi. Pigot produisit la patente du roi du 14 janvier 1758 qui réglait le partage des prises ; le conseil jugea qu’elle ne s’appliquait pas aux conquêtes territoriales de la nature et de l’importance de Pondichéry. Mais alors Pigot signifia au conseil de guerre, dans le cas où la ville ne serait pas immédiatement remise aux mains de la Compagnie, la régence ne fournirait plus un sou pour la solde des troupes ni pour l’entretien des prisonniers français. Or, ni les amiraux, ni les commandants militaires n’étaient autorisés à tirer sur le trésor royal dans aucune circonstance ; le trésor de Madras devait seul fournir à tous leurs besoins. Le conseil, se voyant couper les vivres de cette façon, dut céder ; il se contenta de protester contre cette violation de la prérogative royale, La régence donna l’ordre de détruire immédiatement les fortifications de Pondichéry ; le départ prochain de l’amiral Stevens pour Bombay hâta l’exécution de ce projet ; il était à craindre qu’une escadre française ne tentât de profiter de son absence de reprendre la ville. Par la même raison, la régence s’occupa tout aussitôt de réduire les autres établissements français dans le midi de la presqu’île. C’étaient Mahé sur la côte du Malabar, et les deux forteresses de Gingee et de Thiagar dans le Carnatique.