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respectives. Le lendemain le pavillon anglais flotta sur les remparts de Pondichéry, il fut salué par l’artillerie des remparts, des batteries et des vaisseaux, de 1,000 coups de canon.

La reddition de Pondichéry était devenue inévitable. Il y a seulement lieu de s’étonner que Lally soit parvenu à force d’intrépidité à la retarder aussi long-temps. Sur les derniers temps du siège Coote écrivait en Angleterre : « Personne n’a une plus haute opinion que moi du général Lally, qui à ma connaissance, a lutté contre des obstacles que je croyais invincibles et qu’il a vaincus… Il n’y a certainement pas dans toute l’Inde un second homme qui eût pu tenir aussi long-temps sur pied une armée sans solde et ne recevant aucune espèce de secours. » Les habitants de la colonie qui détestaient Lally ne s’en obstinaient pas moins à le considérer comme le seul auteur de cette grande catastrophe. Leur haine, aussitôt qu’elle eut cessé d’être contenue par la terreur qu’il inspirait, éclata en injures, en reproches, en menaces, un moment on peut craindre pis encore. Le matin du jour de son départ pour Madras, des officiers, la plupart des troupes de la Compagnie, se portèrent à son hôtel en grand nombre et en tumulte ; ils forcèrent les portes, écartèrent son aide-de-camp qui voulait leur disputer le passage, et parvinrent jusqu’à l’appartement du général. La garde d’un poste voisin qui accourut en ce moment, les dispersa fort heureusement, prévenant peut-être un meurtre odieux.