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faiblis. Déjà, à une époque où il ne restait plus de vivres que pour un temps limité, Lally avait prié le conseil de songer à une capitulation ; en s’y prenant dès lors, il y avait peut-être quelque chance d’obtenir des conditions favorables ; ces représentations furent négligées. Il n’était personne qui ne comprît la nécessité pressante de cette mesure ; mais l’autorité civile était décidée à se tenir à l’écart de toute négociation ; elle voulait en laisser peser toute la responsabilité et l’impopularité sur le général. Le 14 il ne restait plus que 24 heures de vivres dans la place. Lally prévint le conseil de la nécessité où il se trouvait de renoncer à se défendre plus long-temps : il l’engagea à faire ce qu’il jugerait convenable pour les affaires civiles.

Le 14, le soleil était déjà couché, Coote suivant son ordinaire visitait la tranchée lorsqu’il vit s’avancer sous pavillon parlementaire une députation des assiégés. Elle se composait du colonel Durre, commandant l’artillerie française, du Père Lavaur, jésuite, et de MM. Moracin et Courtin, membres du conseil. Coote les reçut au milieu de son état-major. Le colonel Durre lui remit une missive de Lally, où ce dernier essayait de se prévaloir d’un cartel d’échange alors négocié entre la France et l’Angleterre par rapport à leurs possessions dans l’Inde. Le colonel Coote refusa d’acquiescer à cette demande sous prétexte que les termes du cartel n’étaient pas encore parfaitement définis ; il insista pour que la place fût rendue à