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leurs chaloupes toujours en mer, et croisant en tous sens, empêchaient l’accès de la côte à tout bâtiment, interdisaient à la ville toute communication par mer. De leur côté les assiégeants travaillaient avec ardeur à relever leurs batteries. La petite redoute Saint-Thomas au midi de la ville, jusque là négligée, fut emportée par surprise ; Lally la fit reprendre la nuit suivante ; il y périt un grand nombre d’Anglais, d’autres furent faits prisonniers, mais Lally fut obligé de renvoyer ceux-ci dès le lendemain, sur leur promesse de ne plus porter les armes : il ne pouvait les nourrir. Le bruit de l’arrivée prochaine d’un corps de Mahrattes se répandait encore de temps à autre dans le camp anglais ; mais ces bruits se changèrent bientôt en nouvelles favorables pour les assiégeants. Les agents français avaient offert à Vizuazipunt, outre la cession de Gingee et de Thiagar, une somme de 500,000 roupies pour prix de son alliance ; de riches banquiers s’étaient rendus caution de cette somme. Renchérissant sur ces promesses, les Anglais allèrent jusqu’à l’offre d’une somme de 2 millions de roupies payables par moitiés, l’une dans vingt jours, l’autre dans neuf mois. Vizuazipunt se hâta d’accepter, et déclara sans détour aux agents français de ne plus compter sur lui ; et ceux-ci se retirèrent immédiatement auprès de Hyder-Ali. Ils espéraient renouer avec ce dernier de nouvelles négociations. Mais il était désormais à craindre qu’avant leur conclusion le sort de Pondichéry ne fût décidé.