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lui tue beaucoup de monde, et regagne le fort sans avoir perdu un seul homme. Le chef des Péons d’Omichund, échappé à sa terrible blessure, avait trouvé le moyen de se faire transporter auprès de Suraja-Dowlah ; il lui donna les renseignements nécessaires à sa marche. Par ses conseils, ce dernier, renonçant à attaquer par le nord, comme d’abord il en avait eu le projet, pénètre à l’est de la ville indienne par des chemins qu’on avait négligé de garder. Parvenu là, il fait pour le lendemain les préparatifs d’une attaque générale sur tous les postes avancés des Anglais.

Le fort William, près de Calcutta, était situé aux bords du fleuve, au centre même du territoire de la Compagnie. Ce fort, du côté de l’est et de l’ouest, se développait sur une étendue de 210 verges (mètres) ; du côté du sud de 130, de celui du nord de 100 ; à ses quatre angles se trouvaient quatre bastions garnis chacun de 10 pièces de canon ; ses courtines n’avaient que quatre pieds d’épaisseur ; 5 pièces de canon étaient placées au-dessus de la porte d’entrée. Sur le rivage se trouvait une autre batterie de pièces de gros calibre, Des magasins dont les murs étaient fort épais touchaient à la courtine méridionale. Il était dominé par les toits du temple des Anglais et ceux d’une partie des maisons situées dans son voisinage. Par toutes ces raisons le fort avait paru peu susceptible d’une bonne défense, et les Anglais étaient décidés à arrêter les efforts des ennemis par des ouvrages