Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le bruit se répandit dans toute la province de Tinivelly que les Hollandais se proposaient d’en chasser les Anglais, et commenceraient leurs opérations par la prise de la capitale. Les Hollandais campèrent en effet peu de jours après à 20 milles de Tinivelly. Issoof rassemblant à la hâte ses troupes, marcha contre eux. Après avoir campé pendant la journée, ils retournèrent la nuit suivante à Tucatorin. Un corps de Mysoréens qui avait marché sur Caroor, attendait l’issue des négociations commencées entre le roi de Mysore et la régence de Madras, tout en permettant à la cavalerie de faire des incursions dans les districts appartenant aux Anglais. À la fin de cette année, Pondichéry n’avait donc rien à espérer pour son salut de ce qui se passait au-dehors.

Au commencement de décembre, Lally avait fait faire une stricte recherche des provisions qui pouvaient se trouver dans la ville. On transporta à la citadelle tout ce que l’on put trouver ; elles furent ensuite distribuées par portions égales sans distinction ni de grades ni de rangs aux soldats et aux habitants. Deux colonels récemment arrivés de France considérèrent comme un affront cette visite faite dans leur appartement ; ils envoyèrent leur démission à Lally, sollicitant d’ailleurs en même temps la permission de servir comme simples volontaires. Pendant tout le mois de décembre, les soldats ne reçurent qu’une livre de riz, et seulement de temps à autre un peu de viande, et malgré cette sévère éco-