Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en abondance. Cette scène de désolation dura huit jours entiers pendant lesquels un grand nombre de ces malheureux moururent de misère et de faim. Au bout de ce temps Coote, à la fin vaincu à la vue de tant de souffrances et désespérant de faire céder Lally, donna l’ordre de leur livrer passage.

Dans la nuit du 8 au 9 décembre, 4 batteries ouvrirent leurs feux contre la place. De ces batteries, deux étaient au nord ; une première auprès du rivage, à 600 toises des remparts, composée de 4 pièces de 18, et prenant d’enfilade le front est de la ville ; une seconde, composée de 2 pièces de 24 et de 2 de 18, et de 3 mortiers, à 700 toises. Les deux autres se trouvaient au midi, celle-ci de 2 pièces au bord de la rivière d’Ariancopang, celle-là dans une petite île au milieu de cette rivière. Un peu avant la première volée, Coote s’était approché du rempart pour voir l’effet que produirait cette attaque ; il vit avec admiration la garnison sous les armes en peu de minutes, et chacun à son poste. Au point du jour les batteries cessèrent leurs feux pour le recommencer dans l’après-midi ; il en fut de même jusqu’au 14. Les batteries, forcées parfois d’interrompre le feu pour s’approvisionner de munitions, le recommençaient au bout de quelques heures. 2 vaisseaux chargés de poudre et de munitions de guerre arrivèrent de Madras, l’un le 20 et l’autre le 23 ; ce dernier apportait en outre 17 pièces de canon de gros calibre. Le 26, l’amiral Stevens reparut dans la rade de