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par la faim. Il ne fallut pas moins de trois mois pour réparer les avaries souffertes par les vaisseaux. Quelques vivres arrivant de temps à autre de Madagascar ou de l’île Bourbon suffisaient à peine à prévenir la famine. Au milieu de cette désolation générale, un vaisseau arrivé de France le 8 juin apporta la nouvelle des préparatifs faits par les Anglais pour attaquer les îles Maurice et de Bourbon. Des ordres du ministre dont il était porteur enjoignaient à la flotte de demeurer dans ces parages si elle y était encore, d’y retourner si elle en était déjà partie. D’Aché résolut en conséquence d’y rester avec la plus grande partie de sa flotte. L’île Maurice (de France) reçut peu après un renfort de France. L’Hermione et la Baleine avaient porté cette triste nouvelle à Pondichéry ; Lally et les membres du conseil firent leurs efforts pour la tenir cachée aux habitants le plus long-temps possible.

Lally n’avait jamais beaucoup compté sur le secours de la flotte ; il essaya de tirer parti de ces mauvaises nouvelles pour engager le conseil à prendre à sa solde un corps de Mahrattes qui se trouvait dans ce moment sur les frontières du Carnatique, sous les ordres d’un chef nommé Vizuazipunt. Pour prix de son concours, ce dernier demandait une somme d’argent comptant et la cession de la forteresse de Gingee. La possession de cette dernière place était importante pour les Mahrattes, parce qu’elle leur donnait une grande influence