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dichéry en bon ordre. Cette attaque nocturne, aussi hardie que bien combinée, malgré son peu de succès, n’en fait pas moins d’honneur à Lally.

Des vaisseaux récemment arrivés d’Angleterre avaient apporté aux deux majors Bereton et Monson deux commissions de colonels. La commission de Monson, d’une date antérieure à celle de Coote, lui donnait le pas sur ce dernier, avec la restriction de n’en point faire usage aussi long-temps que Coote demeurerait sur la côte de Coromandel. Ce dernier crut voir dans les expressions de ces commissions un avertissement de s’en retourner au Bengale. Il remit le commandement de l’armée à Monson, et se rendit à Madras avec l’intention de s’embarquer pour le Bengale. Mais Coote en partant devait être suivi par son régiment, et Monson se déclarait dans l’impossibilité de continuer le siège si le régiment lui était ôté. D’ailleurs Coote était un homme de caractère conciliant autant qu’un militaire distingué ; se trouvant plus accessible à la considération du bien public qu’à des ressentiments d’amour-propre, il consentit à laisser son régiment sous les ordres de son successeur, tandis que lui-même fut s’établir à Madras pour y attendre l’issue des événements. Monson, dès lors maître d’agir comme il l’entendait, se décida à diriger une attaque sur la baie dont Pondichéry était entourée, opération que Coote n’avait pas voulu tenter ; il comptait diriger sa principale attaque sur les redoutes de Valdore et de Villanore.