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qu’elles arriveraient sur le lieu de leur attaque respective avant que le signal fût donné. Les deux coups de mousquet étant tirés un peu avant minuit, chacune des divisions françaises se dirige sur une redoute, et le feu commence. Deux de ces attaques ont un résultat contraire : à l’une des redoutes les assaillants sont repoussés, à l’autre ils pénètrent dans l’intérieur, détruisent les parapets et enclouent les canons. À une troisième redoute, où le colonel Coote s’était porté de sa personne, l’attaque et la défense sont également opiniâtres. Mais pendant que ces trois attaques se passaient de la sorte sur le front du camp, une quatrième division, chargée de leur faire diversion en menaçant le camp sur ses derrières, ne se montrait pas ; par une erreur fatale, cette division s’étant trompée de route avait fait halte à un autre village que celui où il lui avait été ordonné d’attendre le signal. En l’apercevant, elle se précipita vers le camp ennemi ; mais trop éloignée, elle arriva trop tard pour faire une diversion utile. Libres de porter toutes leurs forces sur le côté de l’attaque, les Anglais s’emparent de nouveau de la redoute déjà prise par les Français, tandis que les deux autres continuèrent de résister. L’officier qui fut cause de ce revers avait été jusqu’à ce moment aussi remarquable par son intelligence que par sa bravoure, signe plus étrange encore de la fatalité qui s’appesantissait sur Lally. Les trois autres divisions voyant le plan d’attaque manqué, se réunirent et gagnèrent Pon-