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dangers auxquels ils étaient sans cesse exposés, la supériorité des Anglais bien constatée en ce moment par la prise de Villanore, par l’attention des Français à éviter un combat ; toutes ces circonstances répandirent la défiance et le mécontentement dans les rangs de ces nouveaux alliés de la France. Le découragement se mit dès ce moment parmi eux, surtout parmi leurs soldats d’infanterie, qui n’avaient pas pour vivre les mêmes ressources que les cavaliers. On les voyait déserter tous les jours par détachement de 30 ou 40. La garnison de Gingee avait rassemblé 2,000 bœufs et une grande provision de riz. Ce convoi fut dirigé sur Pondichéry sous l’escorte de la cavalerie mysoréenne et d’un détachement de 230 Européens. Coote attaqua ce convoi, s’empara d’une grande partie des bœufs ; et la cavalerie mysoréenne fut dispersée. Une division de 500 hommes de cette cavalerie parvint seule à gagner les environs de Pondichéry, mais elle s’en échappa par petites troupes, et au bout de trois jours il n’en resta plus un seul. Les Mysoréens échappés du camp français se réfugièrent à Thiagar, d’où ils marchèrent sur Trincomalee ; Coote les fit observer par un détachement, et, certain de n’être plus inquiété par eux, s’occupa à la fin d’août (1760) d’exécuter le blocus de Pondichéry par terre et par mer. Le gouverneur de Madras Pigot et l’amiral Stevens se rendirent auprès de lui pour délibérer sur les mesures à prendre.