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L’armée française tout entière fut saisie d’indignation. Lally se retira sous le canon d’Ariancopang. Dans les derniers jours de juin, la flotte anglaise avait été renforcée de deux vaisseaux, l’un de 74, l’autre de 64, arrivés d’Angleterre ; un autre vaisseau de la Compagnie, venant de la côte du Malabar et portant quelques renforts de troupes, était arrivé en même temps. Le 31 juillet, deux autres vaisseaux de la Compagnie arrivèrent d’Europe avec un renfort de 600 hommes de troupes royales. Le capitaine Smith, commandant de Tritchinopoly, avait su profiter de son côté de l’invasion des Mysoréens dans le Carnatique ; il y fit diversion en ravageant à loisir ceux de leurs districts situés dans le voisinage de cette ville. Mahomet-Issoof, qui était encore à Madura, les inquiétait du côté de Dindigul. Le nabob était aussi entré en campagne contre les Mysoréens ; leurs incursions dans le Carnatique, en les privant d’une grande partie des revenus de ces provinces, lui causaient un tort considérable. Dans le premier moment il s’avança jusqu’à Wandeswah ; mais changeant presque aussitôt de projet, il se dirigea tout-à-coup sur Arcot.

Conformément à leurs traités, les Mysoréens avaient rempli de vivres les magasins des Français ; il leur devint ensuite de jour en jour plus difficile de s’en procurer pour eux-mêmes ; et le moment arriva où la disette se fit sentir dans leur propre camp. La livre de riz s’y vendit bientôt jusqu’à une demi-roupie. Cette circonstance, la fatigue, et les