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occupait sa maison, pour empêcher qu’il n’en fût rien enlevé. Harazimul, le beau-frère d’Omichund, chargé de ses affaires, se cacha dans l’appartement des femmes ; il y fut découvert le lendemain. Les soldats anglais voulurent s’en emparer, mais ils trouvèrent une résistance à laquelle ils ne s’attendaient pas. Les Péons (domestiques militaires) d’Omichund formaient un corps de 300 hommes, commandés par un chef de la caste des chactryas ; ils défendirent courageusement l’appartement des femmes. Se voyant au moment de succomber sous des renforts arrivés aux Anglais, le chactryas met le feu à la maison, se précipite dans l’appartement des femmes ; il en tue 13 de sa propre main pour leur épargner la honte de paraître aux yeux des hommes, puis se passe son épée au travers du corps sans se faire pourtant une blessure mortelle. Un grand désordre suit le combat ; la ville est un moment toute en confusion, toutefois les Européens réussissent à s’emparer de Hazarimul, cause de tout ce désordre. Ils s’assurent aussi de la personne de Kissendass, dont ils espèrent se faire plus tard un moyen d’entrer en arrangement avec Suraja-Dowlah.

Le nabob, pendant ce temps, continue d’avancer vers Calcutta avec une extrême précipitation ; plusieurs de ses soldats meurent de fatigue, d’autres expirent frappés par des coups de soleil dont les rayons à cette saison de l’année descendent perpendiculairement du ciel. Rien ne l’arrête ni ne le retarde.