Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comprenait l’instabilité de sa haute fortune, cherchait une place où il pût mettre, en cas de besoin, sa personne et ses trésors en sûreté. Thiagar, dans le Carnatique, alors occupé par les Français, était sous ce rapport depuis long-temps l’objet de son ambition. Un moine portugais ayant une connaissance approfondie des affaires de l’Inde, et qui avait su capter la confiance de Lally, fut l’intermédiaire d’un arrangement conclu entre le général français et Hyder-Ali. Ce dernier s’engageait à fournir une certaine quantité de bétail pour l’approvisionnement de Pondichéry, et un corps auxiliaire de 8,000 chevaux d’élite et de 5,000 fantassins. De leur côté les Français s’engageaient à mettre immédiatement les Mysoréens en possession de Thiagar, un des points fortifiés les plus importants du Carnatique, peu éloigné de Barambal, à environ 50 milles de Pondichéry. Les Français s’engageaient encore à aider les Mysoréens à la conquête des provinces de Madura et de Tinivelly dès que la guerre actuelle du Carnatique serait terminée ; et de plus a fournir 100,000 roupies par mois pour la solde des troupes de Hyder depuis le moment de leur arrivée à Thiagar jusqu’à la fin de la guerre. Le secret fut longtemps gardé sur cette négociation ; quand les Anglais en eurent connaissance, il ne leur était plus possible d’en empêcher la conclusion. Dans les premiers jours de juin, un détachement considérable des troupes de Hyder se trouva rassemblé à Thiagar. La cavalerie mysoréenne se mit alors en mouvement