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dichéry, et l’armée anglaise campée à 4 milles.

Après la perte de la bataille de Wandeswah, Lally était devenu plus odieux que jamais aux habitants de Pondichéry ; à son retour dans cette ville, les difficultés contre lesquelles il luttait depuis long-temps s’accrurent de jour en jour. L’armée était dénuée de vêtements, de chaussures et de vivres ; la caisse de la colonie absolument vide. Il n’était pas d’imputation odieuse contre le général qui ne circulât parmi les habitants et jusque dans les derniers rangs de l’armée. On attribuait la perte de Chittapett à un dessein prémédité de sa part, puisqu’il avait négligé d’en renforcer la garnison ; celle de Permacoil à la retraite du corps d’armée envoyé pour dégager cette place. D’ailleurs l’officier qui la commandait passait pour avoir de l’amitié et du dévouement pour Lally : il n’en fallait pas davantage pour que ce dernier fût considéré comme responsable de l’événement. La perte d’Alamparvah semblait la suite, la conséquence de celle de Permacoil ; celle de Valdore, le dernier poste qui pouvait protéger les convois arrivant de Pondichéry, était hautement attribuée à la trahison. On allait jusqu’à prêter à Lally le projet de livrer la ville à l’ennemi pour se venger de la haine que lui avaient vouée ses habitants. Pendant ce temps Bussy essayait de calmer l’irritation générale et de rassurer les esprits ; il s’efforçait de faire comprendre aux membres du conseil et aux habitants de la ville que, malgré leurs défaites, tout n’était pas perdu. Pri-