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quantité de vivres. Le fort de Karical, situé à 300 pas de la mer, est bien fortifié, seulement il a le défaut essentiel d’être trop resserré ; la ville servit à couvrir les assiégeants, qui établirent aussitôt leurs batteries. Jusque là on n’avait point entendu parler de Smith, commandant de Tritchinopoly ; il s’était pourtant mis en marche le 11 mars, accompagné du nabob. Il n’arriva que le 2 avril. La batterie de brèche fut établie malgré un feu très vif des assiégeants. Lally s’était hâté d’envoyer au secours de Karical toutes la troupes dont il pouvait disposer ; avant qu’elles fussent arrivées, une large brèche était déjà faite au corps de la place. Le 5 avril, le major Monson offrit une capitulation au commandant français ; elle fut acceptée à ces conditions, que la garnison serait prisonnière de guerre, que les habitants ne seraient point inquiétés, et que les Cipayes pourraient se retirer où bon leur semblerait. La garnison consistait en 115 Européens, 72 Topasses et 250 Cipayes ; le fort contenait 155 canons de différents calibres, 9 mortiers et de grands approvisionnements. Les assiégeants ne perdirent que 3 hommes, et les assiégés 5 ; depuis la prise de Madras par La Bourdonnais, aucun siège n’avait été aussi peu sanglant. Le 15 du même mois, Valdore se rendit après une faible résistance ; peu de jours après, Chillembarum et Cuddalore, après deux tentatives infructueuses des Français pour la reprendre. Le 1er mai (1760), l’armée française se trouva renfermée dans les limites mêmes de Pon-