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la renforcer. Le commandant se rendit aussitôt que la brèche fut reconnue praticable. Les Anglais se portent aussitôt sur Arcot, prennent position devant la ville et ouvrent la tranchée la nuit suivante. Les fortifications de la place avaient été beaucoup augmentées depuis la belle défense de Clive en 1752 contre Rajah-Saheb, d’abord par les Anglais, ensuite par les Français. La plus grande partie du fossé était creusée dans le roc ; les remparts étaient flanquées de 22 tours, toutes en état de contenir du canon. Le 5 février, les batteries anglaises commencèrent à jouer ; la garnison répondit avec beaucoup de vigueur. Mais le feu continuel des Anglais consomma bientôt leurs munitions, qui étaient en petite quantité. Coote proposa une conférence au commandant français ; celui-ci laissa voir l’intention de se rendre le soir même s’il n’était pas secouru dans la journée. Ces pourparlers durèrent deux heures, après quoi le feu recommença. Deux brèches larges de dix pieds chacune furent ouvertes, et deux tours démantelées ; cependant le fossé n’était point comblé, aucun logement n’était fait dans le chemin couvert ; aussi les assiégeants ne virent pas sans étonnement le drapeau parlementaire arboré sur les remparts. Le commandant se bornait à demander la faculté pour la garnison de se retirer librement avec armes et bagages ; toutefois Coote refusa, et le soir même Arcot se rendit à discrétion. Les vainqueurs trouvèrent dans le fort 4 mortiers, 22 pièces de canon et une