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pêle-mêle avec les fuyards ; ils auraient peut-être payé cher cette témérité et se seraient trouvés entre deux feux, si les Cipayes qui occupaient les postes avancés du camp n’avaient déjà pris la fuite. Coote, toujours maître de lui, toujours de sang-froid, les rappelle, fait reprendre les rangs. Après la déroute de Lorraine, Lally s’était dirigé vers son régiment, où se trouvait Bussy. Il ordonne aux Cipayes laissés en avant du camp de marcher de ce côté, il ne peut s’en faire obéir. Voyant dans cette hésitation des symptômes de trahison, il court essayer de rallier les restes du régiment de Lorraine, entraînés jusque dans le camp ; lui-même lutte vainement contre les fuyards. La cavalerie française, ayant pris jusqu’alors assez peu de part à l’action, était en bon ordre dans le voisinage du camp. À la vue de la déroute de l’infanterie, elle s’avance pour la protéger : secours subit qui empêcha la dispersion complète de l’armée française. Se sentant appuyés, honteux de leur fuite, les soldats de Lorraine s’arrêtent, se rallient auprès de quelques pièces de canon dont le feu arrête les Anglais, et permet au régiment de Lally et aux Cipayes de se remettre quelque peu en ordre. Coote ayant fait venir 4 pièces de campagne, fait pendant quelques instants un feu plongeant, puis donne l’escalade et entre dans le camp sans difficulté. Après avoir mis le feu aux tentes et aux magasins, l’armée française l’évacuait en ce moment par derrière, et se retirait en meilleur ordre qu’on n’aurait pu le