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de demander par mer des secours aux présidences de Madras et de Bombay, et les courriers ne pouvaient arriver par terre en moins de trente jours à l’une ou l’autre de ces deux villes. Les Anglais s’adressèrent alors au gouvernement français de Chandernagor, au gouvernement hollandais de Chincura ; ils les invitaient à faire cause commune, à les aider à repousser ensemble un danger auquel eux-mêmes seraient exposés dès le lendemain, en un mot à conclure avec eux une alliance offensive et défensive contre le nabob. Les Hollandais répondirent par un refus positif ; les Français, en les invitant ironiquement à se réfugier à Chandernagor, où ils sauraient les protéger.

Les Anglais n’eurent plus à compter que sur leur courage et leurs propres ressources, bien inférieurs aux périls qui les menaçaient. La garnison régulière consistait en 264 hommes, la milice formée à la hâte en 230, en tout 514 hommes dont 174 Européens ; les autres, Topasses, Arméniens et chrétiens d’origine portugaise. Un corps de 1,500 Indous fut formé et armé à la hâte. On rassembla des vivres, on travailla avec ardeur aux fortifications. Le 13 juin, une lettre, adressée à Omichund par le chef des espions de Suraja-Dowlah, fut interceptée. Elle contenait le conseil de s’éloigner sur-le-champ avec les effets les plus précieux. Cette lettre confirmait les soupçons du conseil sur Omichund ; il fut arrêté. On l’enferma étroitement dans le fort, tandis qu’une garde de 20 hommes