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valles laissés par les troupes. Les grenadiers réunis de l’armée avec 200 Cipayes sur les ailes formaient la seconde ligne. La cavalerie, ayant au centre les cavaliers européens, venait en troisième ligne.

À la vue de l’armée française, Coote s’arrêta, et rectifia ses lignes sans changer de dispositions. Lally se mit à la tête de sa cavalerie, et, après avoir fait un détour dans la plaine, attaqua celle de l’ennemi ; celle-ci prit aussitôt la fuite ; l’escadron de 80 Européens attendit seul la charge. Les Cipayes de la gauche de la première ligne se portent alors sur le lieu du combat pour prendre en flanc la cavalerie française pendant qu’elle exécute ce mouvement. Ils font cette manœuvre avec peu de précision ; mais deux pièces de canon qui les accompagnent en moins d’une ou deux minutes jettent sur le carreau une trentaine d’hommes et de chevaux de la cavalerie française et mettent le désordre dans ses rangs ; les chevaux effrayés refusent d’avancer. Lally, abandonné des siens, après être resté seul quelques instants sur le champ de bataille, est obligé de rejoindre les fuyards au grand galop ; à peine eut-il le temps d’échapper, car la cavalerie indigène ralliée poursuivait alors vivement les Français. Les deux armées étaient demeurées spectatrices immobiles de ce combat ; seulement les Français faisaient un feu d’artillerie assez vif, d’ailleurs sans efficacité, parce qu’ils tiraient de bas en haut. Lally, aussitôt qu’il a rejoint ses troupes, donne à l’infanterie l’ordre d’avancer ;