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d’aller pourvoir à sa subsistance dans la vallée, sous les murs même de Madras. » Nul conseil ne pouvait être plus judicieux ; les Mahrattes avaient déjà poussé leurs courses et leurs dévastations jusqu’à Pondamalie, Vandalore, et coupé, sur toutes les directions, les convois des Anglais. La disette était dans leur camp ; dans le camp français au contraire le riz se vendait au tiers du prix ordinaire, et sept bœufs s’y donnaient pour une roupie. Déjà la régence de Madras, privée du meilleur et du plus clair de son revenu par les courses des Mahrattes, écrivait à Coote de se rapprocher de Madras. Il était à la veille de prendre ce parti. Mais si Lally avait demandé l’avis de Bussy, c’était pour ne pas le suivre.

Lally quitta Trivatore à la tête de 500 Européens, de la moitié de la cavalerie européenne, de 500 Mahrattes et de 1,000 Cipayes. Il laissa Bussy devant cette ville avec l’ordre de le rejoindre dans le cas où l’armée anglaise se mettrait en mouvement, pour faire diversion au siège de Wandeswah. Le colonel Coote, aussitôt qu’il apprit ce mouvement, se mit lui-même en marche avec tout ce qu’il avait de troupes ; il se dirigea sur Outralamore. La ville de Wandeswah était défendue par 30 Européens et 300 Cipayes. Lally, sans perdre de temps, l’attaque à la tête de toute son infanterie ; Par malheur, en tête de cette infanterie marchait une division de marins nouvellement débarques ; ce début dans un métier nouveau pour eux les déconcerte ;