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présence. À peine y fut-il, que Suraja-Dowlah, l’accablant d’injures et de menaces ; le somma de livrer le fort. Sur le refus de celui-ci de prendre cette mesure sur sa responsabilité, il le renvoya se consulter avec les principaux officiers de la garnison. Un conseil de guerre assemblé aussitôt déclara que la place n’était pas en état de résister, elle fut livrée aux troupes de Suraja-Dowlah. Les magasins furent pillés, les soldats conduits dans les prisons de Muxadabad, la canons et les munitions transportés dans le camp du nabob, qui se prépara sur-le-champ à marcher sur Calcutta.

La consternation la plus extrême remplissait alors cette ville ; le conseil écrivit lettres sur lettres au nabob pour lui offrir de se soumettre à toutes les conditions qu’il pourrait exiger, de démolir à l’instant même toutes leurs fortifications, s’il continuait à l’exiger. Coja-Warend, le plus riche négociant de la province, consentit à servir auprès du nabob d’intermédiaire aux Anglais ; il osa parler en leur faveur. Le nabob répondit « qu’il était résolu à ne plus souffrir les Anglais dans le Bengale, à moins que ce ne fût sur le même pied où ils étaient sous le gouvernement de Jaffier. » — La position des Anglais devenait donc très embarrassante. La réparation des fortifications était le vrai motif de la colère du nabob ; ils n’osaient y travailler, et cependant le moment approchait où elles ne pouvaient manquer de leur devenir nécessaires. La mousson qui régnait alors les empêchait