Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

polygards, ce qui suffirait à empêcher l’autorité du nabob de jamais se rétablir dans le pays. Issoof, dont les troupes étaient trop peu nombreuses pour soumettre à elles seules Pulitaver, céda donc ces districts au roi du consentement de la régence de Madras. Le traité conclu, l’armée combinée commença son mouvement de retraite. Mais Issoof, ayant reçu quelques jours auparavant des munitions et quelques canons, en profita pour former le siège de Wasschinelore, forteresse de Pulitaver, et la mieux fortifiée de toutes après Nellitangaville. Situé dans le voisinage d’une chaîne de montagnes couverte et entourée d’une épaisse forêt, Wasschinelore était un fort construit de terre durcie au soleil, et aussi dure que la pierre ; il était flanqué de quatre grandes tours carrées, dans les intervalles desquelles se trouvaient un plus grand nombre de tours rondes. Le seul chemin qui y conduisait était en pente rapide et n’avait pas deux pieds de large ; enfin, les parapets étaient garnis d’une multitude de meurtrières pour le feu de la mousqueterie. Au pied de la forteresse s’étendait une ville assez considérable. Des milliers de colleries accoururent à la défense de ce poste important ; 900 guerriers d’élite entrèrent dans l’intérieur du fort, les autres demeurèrent embusqués dans la forêt, d’où ils ne cessaient de harceler les assiégeants. Après une canonnade de quelques jours, Issoof fit donner un assaut général ; mais, pendant ce temps, son propre camp fut attaqué par 3,000 colleries, et il se vit