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celle d’Issoof, celui-ci proposa au roi de Travancore de s’unir contre ces deux polygards. Une entrevue eut lieu entre eux ; le roi de Travancore goûta les propositions d’Issoof, et lui fournit un corps auxiliaire de 10,000 hommes.

Issoof, ayant réuni ces troupes aux siennes, qui s’élevaient au même nombre, se trouvait à la tête de l’armée la plus considérable qu’on eût jamais vue dans ce pays, au moins depuis bien des siècles. Il marcha d’abord contre Vadagherry, qui ne défendit ses forêts qu’un jour, et se réfugia auprès de Pulitaver. Pulitaver, effrayé, eut recours aux négociations. La nouvelle de la tentative malheureuse des Anglais sur Wandeswah s’était répandue dans le pays ; les Français en parlaient comme d’une victoire complète ; elle semblait leur promettre avant peu une supériorité décidée dans le Carnatique, au moins pour ceux qui ignoraient les événements qui avaient suivi. Pulitaver s’empressa de communiquer ces nouvelles au roi de Travancore ; il lui offrit la cession de la partie de la province de Tinivelli voisine de ses États, à la condition qu’il échangerait l’alliance des Anglais contre celle de Maphuzee-Khan ; ce dernier était un frère du nabob, protégé par les Français contre celui-ci, appelé d’ordinaire le nabob des Anglais. Le roi de Travancore ne perdit pas de temps pour profiter de la circonstance. Il fit part de ces offres à Issoof : il lui demandait la cession d’une partie du district conquis, le menaçant, en cas de refus, de s’unir aux