Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à leurs yeux le plus grand des crimes. D’un autre côté, ils sont scrupuleux observateurs des lois de l’hospitalité : un étranger, devenu l’hôte de l’un d’eux, se trouve protégé contre tous les autres ; il peut se mêler à eux impunément, on ne lui dérobera pas la moindre bagatelle, on ne touchera pas un cheveu de sa tête. Peu redoutables en plaine, ils le sont beaucoup dans les bois et les forêts. S’étant répandus par troupes nombreuses, ils avaient dévasté le pays et pillé tous les villages jusqu’aux portes de Madura. Issoof résolut de les attaquer jusque dans leurs retraites les plus cachées. Il se fraya la hache à la main une route à travers les forêts, les poursuivit jusque dans leurs asiles les plus secrets. Il leur reprit 1,000 bœufs et 2,000 moutons, qu’il envoya à Tritchinopoly, d’où ils furent envoyés à la flotte. Après cette expédition, il partit de Madura à la tête de 6,000 hommes, marcha sur Tinivelli, dont il s’empara, après avoir soumis l’un après l’autre tous les petits forts qui couvrent le pays. Les mêmes troubles se manifestaient dans la partie méridionale de Tinivelli. Les soldats du roi de Travancore ne cessaient de ravager ce pays, détruisant les moissons et enlevant le bétail ; ils avançaient parfois jusqu’aux environs du cap Comorin. Pour défendre tout le pays, il aurait fallu une armée plus considérable que la province n’était en état de l’entretenir. Mais comme le polygard de Vadagherri et celui de Pulitaver étaient l’objet de la haine du roi de Travancore, aussi bien que de