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Godavery. Ce district appartenait à un parent d’Ahnunderauze, depuis long-temps son ennemi ; aussi Moracin se flattait-il de s’en faire un allié tout à la fois contre les Anglais et contre ce dernier. Trompé dans ses prévisions, il fut obligé de se rembarquer avec le reste de son corps d’expédition pour Pondichéry, où il arriva le 24 décembre. Depuis ce moment les Anglais n’eurent plus rien à craindre pour leurs établissements au nord de la Kistna.

Mahomet-Issoof ne faisait pas de progrès moins considérables dans la partie méridionale de l’Indostan. Les garnisons qu’il avait laissées dans ce pays avant son départ, c’est-à-dire 600 Cipayes à Madura, 500 à Palamcotah, et 300 à Tinivelli, étaient à peine suffisantes pour la défense de ces places. Aussi tous les districts de ces provinces, depuis la forêt de Nattam jusqu’aux portes de Travancore, demeurèrent-ils exposés aux ravages de l’ennemi. Tous les polygards de ces contrées s’étaient réunis pour combattre Issoof, six autres polygards du nord se joignirent à eux. Issoof, qui était parti de Conjeveram accompagné seulement de 600 Cipayes et de 60 cavaliers, se recruta chemin faisant de 3, 000 hommes, partie infanterie, partie cavalerie. Les Colleries de Nattam (car cette race est répandue dans tout le midi de la presqu’île) n’ont ni forteresses ni troupes réglées ; ils vivent par petites troupes rassemblées au hasard. Ils volent et dépouillent sans scrupule tous les étrangers ; mais le vol commis au préjudice de l’un d’eux est