Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

racin, Narrundea se persuada qu’il obtiendrait du subahdar, comme récompense de ce service, toutes les possessions d’Ahnunderauze ; il accepta la proposition. Les préparatifs de l’entrée en campagne exigeaient du temps ; le mois de juillet était arrivé avant le départ de Moracin ; au bout de peu de jours ses ressources étaient déjà épuisées, et les vivres manquaient totalement ; Narrundea et les siens ne voulaient en fournir qu’argent comptant. Les Français se virent réduits à piller les maisons qu’ils rencontrèrent ; leurs alliés voulurent s’y opposer ; un combat s’ensuivit, où ces derniers furent complètement défaits. De nouvelles négociations s’ouvrirent : comme elles demeurèrent sans résultats, les Français rétrogradèrent sur Ganjam ; ils prirent position auprès du comptoir, et là se trouvèrent bientôt entourés par les troupes de Narrundea. Ce dernier se mit alors en communication avec Clive au Bengale, et lui demanda quelques troupes anglaises ; ces troupes réunies aux siennes devaient être, à ce qu’il lui semblait, suffisantes pour accabler ce petit nombre de Français. Clive, adoptant cette idée, envoya un détachement anglais de 60 hommes, qui arrivèrent dans la rade de Ganjam sous pavillon hollandais ; mais à leur arrivée les dispositions du rajah étaient déjà changées ; et ce détache ment retourna au Bengale sans avoir rien tenté. Moracin, s’étant lui-même embarqué, arriva au commencement de novembre à Cocanara, situé au bord de la mer, près du bras occidental de la