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leurs forces pour un engagement général ; la chose était évidente, seulement on n’apercevait pas encore l’époque précise où il devait avoir lieu. Les Français étaient à Arcot ; les Anglais avaient pris position à 5 lieues de la ville. L’intérêt des deux partis était en ce moment de reculer la lutte décisive. Les Anglais craignaient la cavalerie nombreuse de leurs adversaires ; ils espéraient en détacher les Mahrattes ; eux-mêmes marchandaient en ce moment les services d’un corps de 2,000 de ces cavaliers mercenaires. D’un autre côté, Lally négociait aussi avec les Mahrattes pour obtenir des renforts ; de plus il attendait le retour d’un détachement qui devait arriver de Masulipatam d’un jour à l’autre.

Moracin, commandant de ce détachement, n’avait pas osé débarquer à Masulipatam ; il en repartit le 18 avril, et arriva cinq jours après à Ganjam, dans la partie septentrionale de la province de Chicacole. Les Français y avaient établi un petit comptoir, et s’étaient ligués avec le rajah de ce district, nommé Narrundea, qui possédait 7 à 8 forts. Ce rajah entretenait au moins 3,000 hommes. Il était ennemi d’Ahnunderauze, l’allié des Anglais. Moracin profita de cette circonstance pour contracter avec lui une alliance offensive et défensive ; il lui persuada d’unir ses troupes aux Français, pour s’emparer de Vizagapatam et de la capitale d’Ahnundenauze, puis, ces deux places prises, de se réunir à l’armée française demeurée auprès de Salabut-Jung à l’époque de l’attaque de Masulipatam. Sur la parole de Mo-