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rables. Quoique l’attaque sur Wandeswah n’eût pas réussi, les habitants des districts situés au sud du paliar n’en furent pas moins effrayés ; ils abandonnèrent leurs habitations. Les collecteurs se trouvaient hors d’état de faire rentrer les revenus. La seule partie du Carnatique qui n’eût pas souffert des dernières campagnes s’étendait depuis Outatore jusqu’au district méridional de Tritchinopoly, où se trouvait enclavée l’île de Seringham. Cette île, remarquable par sa fertilité, avait au mois de décembre une récolte considérable dont les Anglais ne tiraient pas moins de 600,000 roupies. Lally résolut de s’en emparer. Pour atteindre ce but il divisa ses troupes en deux corps d’armée : l’un chargé de la collection des revenus de ces districts du midi ; l’autre, stationné à Wandeswah et à Arcot, devant protéger toutes les possessions de la France dans les districts du nord. Le gouverneur de Pondichéry, M. de Leyrit, le conseil tout entier, représentèrent à Lally le danger de diviser son armée en présence d’un ennemi déjà supérieur en nombre ; Lally repoussa leurs conseils. Le corps d’armée du midi, sous les ordres de Crillon, s’empara sans difficulté de l’île et de la pagode de Seringham, que la garnison de Tritchinopoly ne pouvait défendre. La régence de Madras, instruite du dessein de Lally, résolut d’entrer en campagne sur-le-champ ; et le 27 novembre, le colonel Coote, qu’elle avait laissé maître absolu des opérations militaires, se rendit à Conjeveram. Ce dernier se mit aussitôt en