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autour de la ville ; qu’aucun fossé n’avait été creusé depuis l’invasion des Mahrattes ; que dans la dernière guerre entre la France et l’Angleterre, les Français s’étaient emparés de Madras, malgré la neutralité sur laquelle ceux-ci avaient cru pouvoir compter dans les États du grand Mogol ; qu’une nouvelle guerre avec la France allant éclater, si elle ne l’était déjà, les Anglais avaient lieu de craindre que les Français n’en agissent encore une fois de la même façon en venant les attaquer au Bengale ; qu’en conséquence, il était nécessaire qu’ils se missent en défense et qu’ils réparassent leurs retranchements sur le bord du fleuve. »

Cette réponse, toute juste et modérée qu’elle fut en elle-même, n’était pas de nature a satisfaire Suraja-Dowlah ; elle lui faisait craindre de voir le Bengale devenir le théâtre de la guerre entre les Anglais et les Français ; aussi s’en irrita-t-il à un point qui étonna ceux de ses favoris le plus habitués à ses accès de colère. Sur-le-champ il abandonna la route de Purneah, fit rétrograder ses troupes sur Muxadavad, et envoya un détachement de 3,000 hommes bloquer le port de Cossimbuzar ; lui-même les suivit presque immédiatement à la tête de toute son armée. Le fort, dépourvu de fossés, de palissades ; commandé de toutes parts, dépourvu de canons de gros calibre, pour toute garnison n’ayant que 22 Européens et 20 Topasses, était incapable de résistance. Le nabob à son arrivée envoya au premier facteur l’ordre de se rendre en sa