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Français, ne cessait de le presser de se joindre à lui ; il promettait à ce dernier, pour prix de sa condescendance, une grande extension de territoire. La sédition des troupes avait beaucoup refroidi l’ardeur de Bassalut-Jung pour l’alliance des Français ; enfin il se voyait menacé par un corps d’armée anglais, qui devait agir sur ses derrières aussitôt qu’il serait entré dans la province. Il repassa le Pannar, et prit la route de Cudapa, manquant de vivres et d’argent, n’ayant aucun plan arrêté. Bussy, en apprenant ce mouvement, se mit aussitôt en route avec une escorte peu nombreuse, car il fallait traverser un pays montagneux, rejoignit Bassalut-Jung ; ce dernier offrit de réunir ses propres troupes aux Français, et de marcher sur Arcot. En revanche il demandait deux choses, d’abord d’être reconnu nabob du Carnatique, puis quatre lacs de roupies pour la solde de son armée. Les Français, en raison de l’investiture récente de Rajah-Saheb, n’étaient pas sans objection à la première de ces conditions ; quant à la seconde, ils étaient dans l’impossibilité absolue de la remplir. Les négociations n’eurent aucun résultat. Bussy s’en retourna. Néanmoins ce voyage ne fut pas tout-à-fait sans utilité : il avait trouvé le moyen d’attacher à son service un corps de 400 cavaliers.

Les revenus des Français dans l’Inde, au moment où leurs affaires étaient dans le meilleur état, n’avaient jamais suffi à payer les frais de la guerre. Depuis peu ils avaient perdu des districts considé-