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Joie était un brave et loyal soldat ; il désapprouvait la révolte au fond du cœur, et s’il la commandait, c’était dans le seul but de la régler et de la modérer. Il parla dans le même sens que le major Fumel. Les soldats se laissèrent persuader de se contenter pour le moment de six mois de solde, d’une promesse d’être payés dans le délai d’un mois du reste de l’arriéré, enfin d’un pardon général signé par Lally et les membres du conseil. Des courriers furent envoyés à Pondichéry chercher l’argent et l’amnistie. Pendant ce temps, les troupes continuèrent à exercer la plus exacte discipline. L’amnistie et l’argent étant enfin arrivés, elles marchèrent en bon ordre sur Wandeswah, et se replacèrent sous le commandement de leurs officiers. Toute la nuit se passa à chanter, à boire, à danser, comme il arrive après quelque grand succès ou quelque bonne nouvelle.

Bussy apprit cette nouvelle dans le voisinage d’Arcot. Les troupes sous ses ordres avaient les mêmes sujets de mécontentement que celles demeurées à Wandeswah. Il suspendit sa marche jusqu’à l’issue de l’événement, et prévint la révolte dans son petit corps d’armée en payant sur-le-champ un mois de solde, et promettant la paie de six mois d’arriéré. Mais pendant ce temps Bassalut-Jung avait épuisé ses ressources, et ne pouvait se maintenir plus long-temps sur la frontière du Carnatique. D’un autre côté, Nizam-Ali, qui craignait par-dessus toute chose le retour des