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velle de l’échec éprouvé par les Anglais devant Wandeswah. Le 5 octobre, Bussy arriva dans les environs de cette place ; les Anglais se retirèrent à Conjeveram, refusant le combat auquel ce dernier essaya plusieurs fois de les engager. Prenant alors avec lui 400 fantassins européens et 150 cavaliers, Bussy laissa le reste de ses troupes à Wandeswah, et se mit en marche pour aller rejoindre Bassalut-Jung. Mais des nouvelles de Wandeswah aussi singulières qu’importantes l’arrêtèrent subitement dès le commencement de sa route.

L’armée française supportait depuis long-temps les plus extrêmes privations ; il lui était dû plus d’une année de solde. Dans tous les rangs, depuis les plus élevés jusqu’aux plus inférieurs, fermentaient de graves et nombreux mécontentements. L’arrivée de la flotte acheva d’exaspérer l’esprit des soldats ; ils se mirent en tête qu’elle avait apporté beaucoup plus d’argent qu’on ne l’avait dit, et, qui pis est, que le général s’était approprié cet argent ; des injures, des imprécations contre Lally devinrent le sujet habituel de leur conversation. Les officiers, très attentifs à maintenir la discipline sur tout le reste, sur ce point étaient obligés de fléchir. Cependant tout semblait aller comme de coutume, lorsque le 16 octobre quelques soldats du régiment de Lorraine furent punis pour faute dans le service. Une heure après, 50 soldats s’assemblent en armes, s’emparent des tambours et battent la générale. Le régiment tout entier prend les armes ; il est haran-