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des affaires de l’Inde. Rajah-Sahab, fils de l’infortuné Chunda-Saheb, avait été depuis peu reconnu par Lally nabob du Carnatique. La cérémonie d’investiture avait été célébrée avec une grande pompe dans le mois de juillet à Arcot et à Pondichéry. Cette reconnaissance s’était faite sans consulter Salabut-Jung ; c’était par conséquent comme une espèce de renonciation à son alliance, car il lui appartenait, en sa qualité de subahdar du Deccan, de donner cette investiture. Mais, comme nous l’avons dit, Bassalut-Jung avait marché avec ses troupes sur les frontières septentrionales du Carnatique ; il sollicitait ardemment l’alliance et l’appui des Français. Bussy proposa de le reconnaître nabob du Carnatique, sauf la confirmation du subahdar, à condition qu’il joindrait ses troupes aux troupes françaises. De cette façon, Bussy espérait reconquérir les bonnes grâces du subahdar, en même temps qu’il assurait de nombreux auxiliaires à l’armée française, dernière considération fort importante, car il s’agissait d’entrer incessamment en campagne. Long-temps Lally se refusa à l’exécution de ce projet, soit parce que Rajah-Sahab avait richement payé sa dignité, soit par jalousie du rôle important que Bussy allait de nouveau être appelé à jouer. Après le départ de la flotte, il donna enfin son consentement. Bussy, à la tête d’un détachement, se mit en route pour se joindre à Bassalut-Jung et entrer en négociation avec lui. Le jour de son départ, on reçut à Pondichéry la nou-