Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’elle constaterait la défaite de l’escadre française dans le dernier combat, qu’enfin elle amènerait inévitablement la perte de la colonie. En conséquence, une protestation fut dressée contre le départ de la flotte ; elle se terminait par la menace de rendre d’Aché responsable devant le roi de la perte de la colonie. La flotte était déjà partie, un seul vaisseau restait. Le commandant reçut des copies de cette protestation pour tous les capitaines de l’escadre. L’amiral d’Aché, lorsqu’il reçut cette pièce, était déjà à 12 milles en mer ; il assemble un conseil de guerre, et, sur l’avis de ce conseil, revint à Pondichéry. Il eut une conférence avec Lally, mais n’en persista pas moins dans sa résolution de retourner aux îles ; seulement il consentit, sur les instantes sollicitations de la régence, à débarquer 500 Européens, tant soldats que matelots, et 400 Cafres. Ce débarquement opéré, la flotte remit de nouveau à la voile.

Tous les officiers d’un rang supérieur à celui de Bussy avaient été rappelés en France ; il fut nommé commandant en second de la colonie. Cette distinction obligeait Lally à montrer un peu plus d’égards que par le passé au rival qu’il ne cessait de haïr. D’ailleurs il subissait lui-même, à son insu et malgré lui, l’ascendant et la supériorité de Bussy ; il se laissait maintenant aller à le consulter de temps à autre ; il commençait à comprendre, quoique confusément, qu’il trouvait là ce qui lui manquait par-dessus tout à lui-même, la connaissance