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la discipline l’emporta ; les grenadiers s”arrêtèrent, et, sur de nouveaux commandements, retournèrent au lieu de l’action. Les Anglais n’en furent pas moins obligés de se retirer en laissant 200 hommes sur la place.

À cette époque, la flotte française vint mouiller dans la rade de Pondichéry ; elle portait un détachement de 180 hommes de troupes de terre, 400,000 livres en argent et 247,000 en diamants. Ces secours immédiatement débarqués étaient bien au-dessous de ce qui était attendu soit en argent, soit en hommes ; surtout bien inférieurs aux besoins de la colonie. Le découragement s’empara de tous les esprits ; il augmenta quand on vit que les vaisseaux, à peine arrivés, se préparaient à remettre à la voile. La mauvaise saison était encore éloignée ; la flotte française, dans le dernier combat, avait beaucoup moins souffert que la flotte anglaise ; mais Daché avait appris que 4 vaisseaux de guerre sous les ordres de l’amiral Cornish étaient en route pour joindre l’escadre de l’amiral Pocock ; c’est ce qui le décidait à retourner aux îles. À la nouvelle de cette résolution, les officiers, les administrateurs, les principaux habitants de la ville, le clergé même, se réunirent chez le gouverneur en une sorte de conseil ou d’assemblée nationale. On délibéra sur les circonstances présentes ; l’avis unanime fut que le départ de la flotte aurait pour résultat inévitable de faire tomber la nation française dans le mépris des peuples de l’Inde ;