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Encouragés par ce succès inattendu, les Anglais, sous le commandement du major Bereton, se dirigèrent immédiatement sur Arcot ; mais la garnison d’Arcot ayant une artillerie nombreuse et bien servie, se prépara à une résistance énergique. Le siège, pour être conduit dans les règles, aurait exigé des pièces de gros calibre qu’il eût fallu faire venir de Madras ; et ce délai pouvait laisser le temps aux Français d’accourir au secours de la garnison. Laissant, en conséquence, une garnison de 400 Européens à Coorepank, il retourna à Conjeveram ; jaloux néanmoins de profiter de la bonne disposition de ses troupes enhardies par le succès précédent, le major forma le projet d’une entreprise sur Wandeswash. Un autre motif excitait encore le zèle de Bereton ; un successeur lui était annoncé : c’était le colonel Coote, attendu d’un moment à l’autre ; et le major était impatient de se signaler par quelque entreprise hardie avant de résigner son commandement. L’armée anglaise se mit en marche de Conjeveram le 26 septembre 1759 ; elle arriva le 29 sous les murs de Wandeswash, qu’elle attaqua cette même nuit ; un combat opiniâtre s’engagea dans les rues. On y vit un singulier exemple de la force des habitudes militaires : une compagnie de grenadiers s’enfuyait en désordre du lieu du danger ; le capitaine, au lieu de les rappeler par des prières et des exhortations qui auraient probablement hâté leur fuite, leur cria du ton bref et ordinaire du commandement : Halte ! La force de